
DOCTEUR JULIEN SANFILIPPO
Anesthésiste - Réanimateur
Algologue
L’anesthésiologie est une discipline médicale très étendue et polyvalente qui a pour but de permettre la réalisation d’une intervention chirurgicale sans douleur mais également et surtout dans des conditions de sécurité optimales. En effet, les rôles de l’anesthésiste sont multiples et d'une importance fondamentale pour garantir la sécurité et le confort du patient :
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Planifier l'anesthésie et anticiper les éventuels problèmes qui pourraient survenir en récoltant les informations nécessaires sur votre état de santé lors de la consultation pré-anesthésie,
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Induire l’anesthésie quel qu’en soit le type (anesthésie générale, rachianesthésie, anesthésie péridurale ou loco-régionale périphérique), en utilisant le monitoring et les techniques adaptés,
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Maintenir l’homéostasie de votre organisme pendant toute la procédure (l’équilibre des fonctions cardiaque, respiratoire, neurologique, hématologique, etc),
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Assurer un réveil précautionneux et confortable en assurant une analgésie optimale et en prévenant systématiquement les nausées et vomissements post-opératoires,
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Contrôler la douleur post-opératoire par diverses techniques.
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S'assurer de l'absence de complication post-opératoire et, le cas échéant, agir immédiatement en concertation avec le chirurgien afin d'y remédier au plus vite.
Tout ce travail est réalisé en étroite collaboration l'équipe chirurgicale et infirmière. Une communication permanente entre ces équipe est essentielle pour permettre des soins personnalisés, issus des recherches et recommandations les plus récentes, adaptés à chaque situation et réalisés dans des conditions de sécurité optimales.
Les anesthésistes sont aussi formés pour prendre en charge les urgences vitales (hémorragies massives, choc anaphylactique, traumatismes sévères,...) et pour la gestion des douleurs chroniques (Algologie). Ces compétences particulières sont évidemment très utiles lors des anesthésies.
Je pratique tous types d’anesthésie et me tiens informé en continu des dernières études et recommandations dans ce secteur. J'applique systématiquement les méthodes les plus récentes d’un concept qui me paraît aujourd’hui essentiel : la Réhabilitation Améliorée Après Chirurgie (RAAC). La RAAC (ou ERAS en anglais) est un ensemble de méthodes et techniques à appliquer par chaque intervenant, dans chaque discipline, et ayant pour but d’améliorer et d’accélérer la convalescence du patient après une intervention chirurgicale. Voici des exemples d'application de la RAAC en anesthésie :
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Utilisation d'un neuromonitoring en cas d'anesthésie générale
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Prévention active des nausées et vomissements post-opératoires,
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Réalisation d'une analgésie multimodale (en assurant des conditions opératoires optimales pour le chirurgien et pour la réalisation de techniques mini-invasives notamment, en utilisant plusieurs classes de médicaments agissant en synergie et des techniques d'anesthésie loco-régionales),
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Retrait immédiat de tous les cathéthers, drains et sondes qui ne sont pas absolument indispensables,
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Réalimentation rapide le jour même de l'intervention, si la chirurgie le permet,
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La mobilisation et lever rapide si la chirurgie le permet,
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Voici quelques explications sur les différentes techniques d’anesthésie existantes avec leurs bénéfices et risques afin de vous aider à prendre les meilleures décisions en concertation avec votre anesthésiste :
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Anesthésie générale : Méthode d'anesthésie induisant une perte de conscience (sommeil très profond) permettant la réalisation de l'acte chirurgical sans douleur.
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Avantages: Méthode de référence et obligatoire pour certaines chirurgies, confort, le patient ne voit ni n'entend rien.
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Risques:
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Mineurs : Ils sont plus fréquents mais mais sans répercussion à long terme et nous prenons les précautions maximales pour les prévenir et les atténuer : maux de gorges, nausées et vomissements post-opératoires (j'administre systématiquement un ou plusieurs médicaments de manière préventive afin de fortement diminuer ce risque), douleurs, fourmillements ou engourdissement temporaires de parties du corps
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Vitaux: Ils sont rendus très rares par la formation de l'anesthésiste et l'amélioration des techniques anesthésiques et chirurgicales et des appareils de monitoring. Ils sont moins susceptibles de survenir chez un patient jeune et en bonne santé mais le risque de survenue augmente avec l'âge et les comorbidités (maladies chroniques). En anesthésie, le risque zéro n'existe pas et une anesthésie n'est jamais à prendre à la légère. Hypotension, problème respiratoire, allergie à un médicament, hyperthermie maligne
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Anesthésie périmédullaire (réalisée à proximité de la moelle épinière) :
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Rachianesthésie : méthode d'anesthésie consistant à injecter un produit anesthésiant à proximité de la moëlle épinière résultant en une anesthésie (perte de sensation totale) de la moitié inférieure du corps
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Anesthésie péridurale : Similaire à la rachianesthésie, l'anesthésie péridurale consiste à positionner un cathéter dans l'espace péridural (à proximité de la moelle épinière mais un espace plus loin de la moelle que la rachianesthésie). Cela permet de réaliser une anesthésie (perte de sensation totale) de la moitié inférieure du corps ou de réaliser une analgésie (atténuation de la douleur tout en conservant une certaine motricité et la sensation de toucher) a différents niveaux du corps (thorax, abdomen, pelvis, membres inférieurs).
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Avantages: Permet d'éviter l'anesthésie générale si des comorbidités la rendent plus risquée, permet une récupération cognitive plus rapide et moins de fatigue, permet dans certains cas une diminution de la fréquence de certaines complications post-opératoires et une diminution de la durée de séjour.
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Risques:
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Mineurs : douleur au niveau du point de ponction,
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Brèche durale : petite perforation de la dure-mère (membrane entourant la moëlle épinière) laissant s'échapper du liquide céphalo-rachidien ce qui occasionne notamment des céphalées positionnelles et parfois d'autres symptômes neurologiques. Se résout souvent spontanément dans les 24 à 48 heures, en l'absence d'amélioration l'anesthésiste peut être amené à réaliser un "blood patch", procédure dans laquelle du sang du patient est injecté à l'endroit de la brèche et qui soulage la symptomatologie avec un haut taux de succès.
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Majeurs : Hypotension, ponction accidentelle vasculaire ou nerveuse, hématome médullaire (rarissime) nécessitant une prise en charge urgente afin d'éviter, dans le pire des cas, des séquelles neurologiques pouvant aller jusqu'à la paraplégie.
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Anesthésie loco-régionale périphérique : Consiste à endormir sélectivement un ou plusieurs nerfs innervant totalité ou partie du site opératoire. Dans certains cas, cette méthode permet une anesthésie totale du site opératoire, le rend totalement insensible et suffit pour la réalisation de l'intervention. Pour d'autres interventions, il est nécessaire de réaliser une sédation, une anesthésie générale ou une rachianesthésie en plus de cette technique. L'anesthésie loco-régionale permet alors de diminuer la douleur au niveau du site opératoire après le réveil de l'anesthésie générale ou de la rachianesthésie, assurant ainsi une analgésie de qualité.
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Avantages: analgésie optimisée, diminution de la prise de morphiniques et donc des effets secondaires qui y sont liés, diminution des besoins en médicaments hypnotiques pour la sédation et l'anesthésie générale, amélioration de la réhabilitation postopératoire, diminution de complications postopératoires et dans certains cas diminution de la durée de séjour pour la chirurgie.
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Risques : très peu de risques en comparaison des autres techniques, ponction accidentelle nerveuse ou vasculaire, réaction allergique, intoxication aux anesthésiques locaux (très rares surtout depuis utilisation de l'échographie et recommandations de diminution des doses et volumes).
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